J'ai assisté à la réunion de l'IE Club du 20 septembre sur "La révolution de l'internet software" organisée par Julien Codorniou au centre de conférence de Microsoft.
L'IE Club n'est pas le club d'Internet Exploreur comme on le pense fatalement mais le club des acteurs de la ITech Economie.
Le débat était du plus grand intérêt. Les points suivants m'ont inspiré des réflexions :
- Les Venture Capitalists présents ont affirmé que le marché était bien orienté et qu'il y avait des financements y compris dans les phases d'amorçage (quelques centaines de K€). Skype a bénéficié d'un tel premier tour de table et les partners des VC possèdent une certaine latitude pour engager directement des montants de ce type. Cette vision n'est pas vraiment convergente avec celle que nous avons échangé lors de la discussion à l'issue de la réunion avec d'autres participants présents. Notre perception est plutôt celle d'une rareté des fonds d'amorçage en France. Pour des montants de ce type, Il est plus facile de trouver des investisseurs individuels (relations ou investisseurs non spécialisés) que des business angels. Le P2P Venture a une carte à jouer.
- La plupart des acteurs du logiciel présents se sont entendus sur le fait que le niveau technologique est aujourd'hui plus élevé que précedemment. Les technologies sont plus complexes et leticket d'entrée en terme de compétence a augmenté.
- Deux facteurs externes jouent dans ce constat :
- Le développement de services en mode hébergé sur internet implique de nouvelles contraintes : mutualisation de plusieurs clients sur une même plateforme, garantie de la qualité de service, gestion de l'accès et de la sécurité,...
- L'industrialisation des développements qui était dans la bouche de tous les acteurs
- La complexité est aussi intrinséque à l'évolution de deux principales technologies de développement du marché : .Net (Microsoft) et Java/J2E. Ces technologies ont maintenant rattrapé le niveau de sophistication (scalabilité, répartition des traitements, transactions longues et complexes,...) des technologies propriétaires (MVS, VMS,...) en regard desquelles elles avaient émergé. Cette évolution a conduit a leur faire perdre le créneau des applications "quick & dirty" où la sophistication est un facteur défavorable. Ce créneau a été investi par Php notamment au détriment de .NET. Mais Php, qui doit son succès à sa rapidité de d'apprentissage et au faible niveau de compétence nécessaire à sa mise en oeuvre, suit aujourd'hui la même voie de la sophistication (introduction de la programmation objet, développement du clustering dans MySQL,...). L'histoire se répète... Microsoft a bien compris qu'il ya avait là "un trou dans la raquette" et a engagé l'intégration native du moteur Php dans Windows Server (qui plus est déployable en mode server core pour les initiés).
- Pierre-Antoine Durgeat de Tellmewhere.com (Dismoioù.fr), a eu une réflexion très pertinente sur l'utilisation de S3, le service de stockage sur internet d'Amazon en disant qu'il doutait de la rentabilité et donc de la viabilité à terme de celui-ci. Le modèle dominant de la gratuité tend à faire oublier que celui-ci ne s'accompagne (très logiquement) d'aucune contrepartie en terme de service. Hors l'utilisation de services basés sur internet dans un cadre B2B ou B2B2C nécessite de fixer des points comme la qualité de service (Service Level Agrement), la disponibilité du contact et du support, la préservation des données, la réversibilité des applications,...(tous les points d'un contrat d'outsourcing). La plupart des services internet actuels sont encore émergents, ne satisfont pas ces points et, plus problématique, ne semblent pas capable de les valoriser (les faire payer) à leur utilisateurs. La question de la pérenité n'est donc pas théorique.
- Sur l'identification des domaines d'opportunités pour les start-ups de demain, ont été listé :
- Mobile et publicité sur mobile (le mobile est encore au stade de la préhistoire et tout reste à inventer, notamment les futurs standards de la publicité et du marketing sur ce support). Selon Olivier Marcheteau, le Directeur de MSN France, la publicité de demain ne ressemblera pas à celle d'hier. Il n'y aura pas de full screen ou des bannières mais plutôt du marketing direct, du référencement (du type lien sponsorisé) ou des scénarios d'interaction.
- Nouveaux concepts de ecommerce (comme ventes-privées.com)
- Verticalisation des réseaux sociaux
- Media ou services de niche. Le "one size fit all" laisserait la place aux "category killer" mieux segmentées sur internet.
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